article presse
dimanche 16.03.2008, 05:58 la voix du nord
Albert, animateur vedette de lotos depuis vingt-cinq ans
Les bougies, c'est pour cet après-midi, à Vieux-Condé : Albert Huré fêtera avec la famille des joueurs et ses amis organisateurs vingt-cinq années d'animation de lotos dans l'arrondissement.
PAR MARTINE KACZMAREK
valenciennes@lavoixdunord.fr PHOTO BRUNO FAVA
Voilà un homme qui a la tchatche. Pas de doute, Albert Huré a l'animation dans les gènes. Et à 66 ans, ce Condéen n'a rien perdu de son bagou pour animer avec efficacité les lotos des associations, un peu partout dans l'arrondissement mais essentiellement du côté du Pays de Condé. « On m'aime ou on ne m'aime pas, c'est comme ça ! Certains viennent aux lotos parce que c'est moi qui les anime, d'autres ne viennent pas parce que c'est moi ! Chacun son style, sa conception du loto » : Albert ne cherche pas à plaire ou à convaincre. Sa réputation et sa façon de faire sont connues et appréciées de celles et ceux qui font appel à lui pour organiser un loto, rendez-vous populaire s'il en est. Un véritable sacerdoce pour celui que tout le monde appelle Albert. « Je n'ai plus de date pour 2008 et mon agenda est plein à 95 % en 2009 », annonce Albert. Plus un samedi, plus un dimanche de libres, de nombreuses soirées de vendredi sont également « bookées ». « Je suis salarié pour une journée par les associations qui font appel à moi, cela évite tout problème, ça simplifie les choses pour les impôts », détaille Albert Huré, nourri de prudence par l'expérience.
Après vingt-cinq ans derrière le micro à annoncer numéros et autres gros lots, Albert Huré en a vu de toutes les couleurs, dans tous les domaines, des salles de plus en plus remplies et exigeantes aux animateurs de plus en plus nombreux.
Engouement
Arrivé à Condé avec femme et enfants en 1979, Albert Huré, Normand de naissance, ne comptait y passer qu'une année à la tête du magasin CCPM de Macou. S'il n'est effectivement resté dans la boutique qu'un an, sa famille et lui ont définitivement posé leurs valises dans la commune. « Fin 1981, début 1982, j'ai créé une radio locale dont j'ai pris la direction, raconte Albert Huré. Je me suis mis naturellement à l'animation.
J'ai appris sur le terrain. J'animais des courses cyclistes, des bals... Une foire aussi. Le contexte économique et commercial était favorable. » Et, en 1983, au mois de mars très précisément, en pleine saison électorale, Albert prend le micro pour animer un loto : « Il n'y en avait pas beaucoup à cette époque-là. » L'explosion des lotos, Albert la date de la fin des années 80. « Chaque année, il devait y en avoir une cinquantaine (dans le Pays de Condé) à ce moment-là. Dans les années 90, on est passé à quatre-vingts dates et aujourd'hui, en ce qui me concerne, il faut compter en 130 par an. » Certains week-ends, dix lotos peuvent être proposés dans l'arrondissement de Valenciennes en ce début de XXIe siècle. Un succès que nuance l'animateur condéen : « Le porte-monnaie des gens n'est pas extensible : on s'y perd sans doute un peu devant tant de rendez-vous.
» Alors, pourquoi un engouement croissant, exponentiel en si peu de temps ? « Vers 1989-90, les bals ont disparu petit à petit, à cause des bagarres, parce qu'ils nécessitaient beaucoup de bénévoles et rapportaient peu. Organiser un loto, c'était plus simple. Beaucoup d'associations l'ont compris , avance Albert. Et puis aujourd'hui, les gens sont de plus en plus exigeants en matière de loisirs, ils veulent avoir le choix.
» D'une commune à l'autre, d'un week-end à l'autre, le nombre de joueurs varie du simple au double, 200, 300, 500 : toujours une surprise pour l'animateur et les organisateurs. « Il n'y a pas de règles pour le remplissage des salles ! », insiste Albert Huré.
Ce qui lui plaît : cette incertitude sur le nombre de personnes qu'il attirera, comme les autres animateurs du secteur, sur son seul nom. Ce qu'il adore : faire rêver toutes sortes de gens. Non plus avec des téléviseurs et autres machines à laver impossibles à rapporter à la maison mais avec des bons d'achat dans les grandes surfaces. Le plaisir de gagner est cependant resté intact. Et celui d'annoncer les gagnants semble habiter Albert pour encore bien longtemps. •
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